lundi 4 juillet 2011

Dahab, Sinai




Et on est partis pour une excursion dans le Sinai: ci-dessus, c'est Dahab, c'est là où on va. Mini-bus, une petite dizaine de Français, une Belge, une Allemande et un Egyptien: c'est tout ce dont on a besoin. N'oubliez quand même pas le passeport pour les checkpoints en entrant dans le désert, il paraît que de temps en temps les Bédouins s'agitent; et depuis la Révolution, la limitation à 750 soldats dans le désert ne tient plus trop, il faut bien protéger les frontières. Et d'ailleurs Moubarak est en prison mais à l'hôpital à Sharm-el-Sheikh, il faudrait pas qu'il file à l'égyptienne, alors juste pour lui on a mis 800 soldats qui patrouillent jour et nuit, et tant pis pour la susceptibilité d'Israël, il faudra bien qu'ils s'y fassent. Mais vous verrez, la plupart du temps c'est très relax là-bas, et puis la chicha, ça aide.

Cela dit, nous, on est pas là pour se relaxer; nous on part à l'aventure, compagnons, et la première des aventures, c'est la route. Le chauffeur du mini-bus a l'air sympa, professionnel (il porte une chemise blanche alors ça en impose) mais il est tout seul. Dahab, la ville côtière où Clemzi et d'autres copains nous attendent déjà, est de l'autre côté du Sinai, ça fait 7 bonnes heures de route depuis le Caire. Qu'à cela ne tienne, Fadi, notre Egyptien, est là pour veiller au grain: il va faire la conversation toute la nuit pour qu'on ne finisse pas dans un tas de sable sur le bord de la route. Et roulez jeunesse.

Les paysages défilent et se ressemblent, une fois sortis du Caire; mais je ne les regarde pas, 1) parce que la nuit est tombée et on ne voit plus grand-chose; 2) parce que mon nez est en l'air collé à la vitre et ma tête perdue dans les nuées d'étoiles suspendues au dessus du désert. Je ne reconnais aucune constellation, mais j'ai trouvé un grand chameau penché sur la Terre en entrant dans la rocaille du Sinai. Vous avez de la chance, on écoute Hakim dans la voiture, ça met l'ambiance; parce que sinon, c'est le Coran et des sermons en arabe. Ne vous méprenez pas, c'est mélodieux et quelque fois assez envoûtant, mais malgré tout c'est moins péchu.

Arrivés à Dahab, on tourne un peu pour trouver l'hôtel - pas que ce soit grand, il a y a trois rues qui se battent en duel, mais à la décharge du chauffeur il était 3 heures du mat et il n'y avait pas beaucoup de lampadaires. Clemzi nous attend pour l'apéro. On se répartit vite fait dans les chambres de l'hôtel, tout blanc, et quand j'ouvre la fenêtre du balcon, pour la première fois, je vois la Mer Rouge. Un petit verre de rosé Omar Khayyam, un poète persan dont vous me direz des nouvelles, et hop! au lit, parce que demain, on va plonger.


Ici de gauche à droite, Fadi, Aude, Stan et Clemzi qui font trempette.

En fait, vous pouvez aller faire votre baptême si vous voulez, Benoît et Stina y vont; moi je préfère rester à la surface si ça ne vous ennuie pas, ça fait très mal aux tympans de plonger. Et puis pourquoi aller si loin en bas lorsqu'un monde frémissant de fleurs et de nageoires colorées vous attend, à portée de masque et tuba? Le seul ennui, c'est qu'il faut passer au-dessus des coraux pour pouvoir longer l'abîme. Je ne suis pas froussarde en mer, mais je suis restée bloquée devant. C'est très joli, mais c'est à la fois poilu et coupant et n'importe quoi peut en sortir à chaque seconde... pas folle, moi. Heureusement Fadi était là pour me prendre par la main, et au bout d'un moment je me suis sentie bête. Alors j'ai avalé une bonne goulée d'air et un peu d'eau de mer parce que j'avais mal réglé mon tuba, et j'ai plongé toutes voiles devant et en recrachant l'eau.






C'est à couper le souffle. Une profondeur insondable de bleu, et juste devant une grande façade de coraux pastel, et des myriades de petits poissons, quelques poids lourds aussi, rayés turquoise et jaune, ou tachetés avec une tête bizarre, et des petits rouges et longs qui croisent leurs bataillons dans une grande spirale choréographiée. Approchez-vous, ils vous glissent entre les doigts comme des dandys de l'air le plus flegmatique du monde. On longe les coraux, et à chaque tournant c'est un nouveau carrefour, de nouvelles rayures, de nouveaux ailerons.




Moi aussi je resterais bien, mais il commence à faire froid, et la réserve naturelle ferme au coucher du soleil. Il faut rentrer à l'hôtel, on fait la fête ce soir - boîte hype égyptienne à ciel ouvert avec une piscine dedans, ne me demandez pas où ni comment ni pourquoi -, et demain on pourra retourner nager.

Il y a peu de photos (j'avais oublié ma carte mémoire...), mais ce sont quelques secondes du week-end pour vous laisser l'arrière-goût salé dans la bouche.

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