jeudi 29 septembre 2011

L'Inde à Dubai

Aladdin, mon prince charmant palestinien expert en décentralisation, m'a abandonnée au bureau sans mot dire. Et mon cœur meurtri s'est noyé dans un océan désœuvré en l'absence de mes deux gourous, puisque ma chef Rania était aussi en vacances.
Le timing était parfait. J'ai un ami Indien à Dubai - vous en aurez aussi si vous avez envie, Dubai est une colonie indienne des temps modernes. Ce n'est qu'a 4h de vol, et en plus quand on est francais on n'a pas besoin de visa. J'ai fait mes bagages un beau mercredi soir, et en route pour la ville jaillie du désert.
 

Le désert, là où ça commence... Votre œil exercé embrassera tout de suite les différences entre le désert des Emirats et celui d'Egypte. La sensation est distincte aussi, mais peut-être que c'est seulement parce qu'on est restés à la périphérie.

Nikhil et notre bonhomme de guide, Maher. C'était le guide arabe le plus sympa que j'ai rencontré jusqu'ici, et même qu'il m'a appris comment mettre le kéfier sur la tête.
C'est Radha, la mère de Nikhil. Radha est le nom de l'épouse du dieu Krishna, à propos.



Maintenant que vous êtes familiers avec les alentours, retour vers Dubai - ou comme dirait l'autre, retour vers le futur.



Dubai, c'est comme dans le 5e élément. Cette tour est plus haute ce que vous avez jamais imaginé; regardez les petits immeubles à coté et dites-vous qu'ils sont plus hauts que ceux de Paris. Et maintenant relevez la tête vers le sommet de la tour. En réalité elle est plus haute encore, mais j'ai pas réussi à la faire entrer entièrement dans mon appareil.



Ici une ville de luxe avec air climatisé et balcons à arabesques a surgi de l'air pour accueillir les businessmen du monde entier. Mais il semble que Dubai coure vers l'échec de sa vocation de hub commercial: des lois compliquent la création d'entreprises et les rendent moins profitables ensuite. Par exemple, il faut qu'un local soit propriétaire à 51% des parts de la boîte; vous ne serez jamais majoritaire et vous dépendrez de lui sur toutes les décisions. Peut-être qu'il vaut mieux aller à Abu Dhabi... (Source: John Eapen, le père de Nikhil)




















Ce n'est qu'une partie de Dubai, même si c'est celle qui reste dans les mémoires; il y a aussi un centre plus ou moins historique, avec un petit port et une jetée pour se promener.


Les bateaux viennent chercher les touristes et les emmènent faire un petit tour dans l'eau.


Il fait 35°C et l'air est très humide, mais c'est une bouffée d'air frais vis-à-vis du Caire. Ici vous croisez des têtes blondes, des têtes voilées, des yeux noirs, des jupes courtes, des costards, des galabeyyas, des saris, des tailleurs, et personne ne vous fait de remarque. C'est normal que vous soyez là, cette ville n'appartient presque à personne, alors elle est à vous.



Automatiquement, vous parlez hindi au chauffeur de taxi. A défaut, anglais. Maher avait l'air de comprendre mon arabe titubant, mais le sien sonnait très étrange à mes oreilles. De toute façon on n'entend pas beaucoup d'arabe ici, et mieux vaut se mettre à l'ourdou ou à l'hindi.


En se promenant par ici avec Nikhil, on a découvert d'étranges tours au sommet des maisons traditionnelles qui n'ont pas été détruites; ouvertes sur un seul pan et transpercées de longs bâtons en bois. Ma théorie tournait autour de pigeonniers et celle de Nikhil autour d'abris pour les lanternes; on était complètement à côté de la plaque. Je suis tombée sur une photo dans un livre à l'aéroport en repartant, et elles étaient légendées Attrapeur de vent. Figurez-vous que ces gens-là, il y a de ça des dizaines de centaines d'années, ils avaient la climatisation.

Je vous le donne en anglais parce que vous avez un petit schéma, alors que la page française est quasiment vide: Windcatchers.

J'aurais aimé penser à prendre des photos du métro, parce qu'on dirait les vaisseaux de plaisance de Starwars, mais allons refaire un petit tour du côté du grand mall de Dubai et de la Burj Khalifa, la tour immense.



Tout le monde était assis sur les marches du grand bassin devant la Burj Khalifa pour voir les eaux dansantes de sept heures du soir. Petit à petit, en ménageant son effet, l'eau se soulève en des dizaines de jets fins et danse sur un air d'opéra qui emplit toute la place. C'est kitsch et magique.



















C'est à l'image de Dubai.

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